Bonjour à toutes et à tous,
La pratique consciente du Qi Gong nous aide à chercher au bon endroit la réunion du corps et de l’esprit. Avec une pratique régulière, c’est un lien naturel qui s’installe comme une nécessité évidente, en particulier si cette rencontre apaise, quand elle ne soigne pas, « les mots de l’esprit et les maux du corps ».
Je suis profondément convaincu que nous ne sommes pas fait(e)s pour rester immobiles ou enfermé(e)s et que le mouvement du corps participe à la fluidité de l’esprit. J’entends par « fluidité » l’idée d’un mental libéré de pensées obsédantes, figées ou de préoccupations générant une forme de blocage qui agiraient aussi sur le corps.
Certes, cette belle unité « corps-esprit » est fragmentée par une société du « zapping » où tout va trop vite, des modes de vie ou des formes d’éducations qui installent la domination de l’esprit sur le corps ou qui le relèguent au simple statut « d’enveloppe ». Pour certaines cultures ou religions, il est nécessaire de lutter avec force contre le corps pour le maîtriser, car il peut être le lieu de tentations et de passions… Donc un obstacle à la vie spirituelle. Or, notre corps raconte quelque chose de notre personnalité ! Dans son approche médicale, le Qi Gong permet l’observation du corps dans l’espace, son positionnement aligné entre « la terre et le ciel », sa répartition équilibrée dans les 6 directions, la manière dont il respire… Ainsi, dans la vision culturelle chinoise, et d’autres certainement, le corps et l’esprit ne font qu’un : l’esprit peut exercer une influence sur le corps, et le corps sur l’esprit.
L’approche thérapeutique du Qi Gong met le corps au centre de la pratique avec des mouvements qui mobilisent à la fois les émotions, les sensations, les fatigues, les tensions ou douleurs éventuelles… Toujours avec l’intention de les libérer, les dynamiser ou les rééquilibrer. L’approche Taoiste nous rappelle que la vie « est » mouvement, comme la nature en témoigne avec ses cycles qui s’ouvrent et se ferment. Le mouvement devient alors une passerelle entre ce qui se passe à l’intérieur de nous et la manière dont nous le relions au monde, créant ainsi une connexion entre l’infiniment grand et l’infiniment petit, le macrocosme avec le microcosme.
Une pratique profonde et régulière du Qi Gong nous permet ainsi d’appréhender notre corps comme un véritable reflet de l’univers. Maitre Ke Wen parle « d’écologie du corps ». Je trouve cette vision particulièrement intéressante. Notre pratique devient alors un compagnon de route qui nous permet d’accueillir dans le calme et le discernement les changements de vie qui s’imposent, les événements et les quêtes de sens que nous avons besoin de mettre en perspective. Ainsi, par la réunion du corps et l’esprit, le Qi Gong orienterait nos actions dans le calme et la sérénité ? J’en suis profondément convaincu.
Eckhart Tolle nous rappelle dans « le pouvoir du moment présent » que nous pouvons rester ancre(é)s dans le présent, sans jamais s’égarer dans le monde extérieur ou notre mental, si nous maintenons le plus possible notre attention sur notre corps énergétique… Que nous appelons aussi le « QI ». Ainsi, l’observation subtile de la réunion du corps et de l’esprit nous invite à une plongée infinie dans les profondeurs de notre être. C’est une aussi une formidable rencontre qui s’opère, au-delà des difficultés, avec notre propre source de bonheur et de joie de vivre. Il n’appartient qu’à nous d’oser faire le grand voyage intérieur pour y étancher notre soif de vivre dans la paix et la sérénité.
Je vous souhaite une très belle semaine et un BON QI !
Eric